Mutation Nation
.: GENRE : beat them all
.: SORTIE : 1992
.: DEVELOPPEUR : SNK
.: NOMBRE DE MEGS : 54
.: NGH : 14
.: DISPONIBLE : AES/MVS/CD
(jeu testé sur Neo·Geo AES)
Le titre de beat them all qui nous occupe ici arrive dans un contexte assez difficile. En 1991, SNK a d'abord sorti Sengoku, assez plus original avec ses samouraïs et ses deux dimensions à explorer. Puis l'éditeur a tenté de rivaliser avec Capcom et son inévitable Final Fight. Burning Fight, avec son ambiance urbaine classique, s'inspirait sans honte du jeu rival. Hélas moins réussi que son modèle, il n'a guère rencontré qu'un succès d'estime auprès de certains joueurs. Enfin Robo Army et son environnement oscillant entre le hi-tech et le post-apocalyptique sortait assez des sentiers battus. Tout cela est bien joli, mais aucun n'est réellement parvenu à s'imposer. SNK reste dans le beat them all "futuristico-apolalyptique" avec Mutation Nation.
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Nous sommes au XXIème siècle, il y a eu une explosion dans un laboratoire. C'est la fin d'un rêve (celui de la génétique) et le début d'un cauchemar (celui des mutants). Le scientifique chargé des recherches est un généticien spécialisé dans la mutation. Ses travaux, très controversés, ont fini par mener à cette explosion. Le savant a survécu et, rempli de rancœur, a décidé de provoquer des mutations chez tous les habitants de la ville. Il veut désormais construire une nation de mutants. Deux jeunes combattants rentrent en ville après une longue absence et voient les dégats. Il est temps de faire le ménage... |
Comme on peut le constater, le scénario n'est pas étourdissant d'originalité : un savant fou qui veut conquérir le monde, des justiciers pour contrecarrer ses plans, c'est à peu près tout. Ceci est sommairement évoqué dans l'intro du jeu où on peut admirer le visage ravagé du savant fou en question. Il est clair qu'il lui manque un grain, à celui-là...
Mutation Nation ne dispose que de très peu d'options, et c'est peu de la dire. Au programme, choix du niveau de difficulté et... c'est tout.
Une fois ce dernier choisi, on en apprend un peu sur le maniement des personnages.
- A : frapper / ramasser un item
- B : sauter
- A+B : uppercut
Le bouton A sert également à effectuer un enchaînement de coups. Il en existe trois différents, selon qu'on appuie en même temps sur , ou rien d'autre.
Enfin ce même bouton sert à "se charger". Le personnage se concentre quelques secondes et une fois cela fait, il se met alors à clignoter en bleu. Il peut déclencher une super attaque si on relâche A. Une telle attaque consomme deux points de santé, sauf si on a ramassé des pastilles de magie.
Il y en a quatre différentes à récolter, chacune ayant ses avantages. C'est également l'occasion de gagner des points de santé.
Split Attack : très rapide, le personnage se dédouble en balayant les deux côtés de l'écran.
Explosion Attack : boule d'énergie très puissante.
Thunder Attack : détruit les ennemis par un éclair de grande amplitude.
Tornado Attack : le personnage se transforme en tornade verte et nettoie la majeure partie de l'écran.
Power Ball : augmente le nombre d'attaques disponibles.
Il va falloir parcourir six niveaux ayant des thèmes très variés : rue, jetée, nigthclub, égouts, autoroute... Vous allez devoir parcourir la ville infestée de mutants pour affronter le savant fou évoqué en début de ce test. Voici les trois premiers niveaux en images :
Area 1 : Street
Area 2 : Seaside
Area 3 : Convoy
A la fin de chaque stage, un bon gros boss vous attend, comme dans tous les jeux de ce genre. Ici, certains sont particulièrement remarquables de par leur taille, franchement imposante. Durant ces phases un compteur de temps se met en place, et gare à ceux qui n'arriveront pas à vaincre le boss dans le temps imparti !
Mutation Nation joue donc la carte d'une originalité assez appuyée en ce qui concerne son univers et modérée pour son système de jeu, plutôt basique. Sa réalisation est-elle à la hauteur de ses prétentions ?
Côté écran
Autant écourter le suspense, la réponse est oui. Mutation Nation a de bien jolis graphismes. Les décors, urbains et apocalyptiques, sont variés et très travaillés avec un nombre de détails inhabituel pour ce genre de jeu. C'est qui plus est très coloré. Les personnages (héros et ennemis) ne sont pas en reste et sont particulièrement grands. Cependant c'est surtout par leur design qu'ils se distinguent. Avec leur dégaine, on les croirait tout droit sortis d'un film d'horreur des années 50. L'homme-pieuvre, la moto conduisant une moto, l'homme-fourmi, le rockeur tentaculaire, etc. La plupart conviennent à merveille au thème du jeu.
Le jeu est par ailleurs très correctement animé. Le détail qui tue : les héros respirent avec difficulté lorsque leur barre de santé est au plus bas. Un scrolling différentiel à deux plans est appliqué à la plupart des niveaux. Les ennemis sont imposants et les boss carrément énormes ! Cela ne suffit pas ? D'accord, il y a des très nombreux effets de zoom, des pouvoirs spéciaux très bien rendus, des animations dans les décors... On en prend plein la vue !
Côté hauts-parleurs
Les voix, cris, bruitages, tout est réalisé avec beaucoup de soin. Les musiques sont très entraînantes et certaines restent dans la tête un moment.
Côté manette
Nous l'avons vu, seulement deux boutons sont utilisés : frappe et saut. Il y a quelques combinaisons et enchaînements, il y a bien des pouvoirs spéciaux (cinq en tout), mais cela reste bien maigre en comparaison d'un Streets of Rage. Il reste le principe de la super-attaque assez mal conçu. Dans la plupart des jeux, ces super-attaques entament la barre de santé (comme ici, sauf si on a ramassé une pastille avec une lettre), mais elles permettent également de se sortir de situations périlleuses. C'est donnant-donnant. Ici, ce n'est pas le cas. Devoir garder un bouton enfoncé et donc rester vulnérable aux attaques ennemies quelques secondes n'est pas terrible, d'autant plus qu'aucune attaque ne permet de se dégager d'un traquenard, sauf à la rigueur l'uppercut A+B.
Côté oubli sur étagère
Six niveaux, c'est assez pauvre. Il n'y a que deux héros, et en plus on ne peut pas les choisir ! Pour prendre le deuxième on est forcé d'appuyer sur Start avec la deuxième manette, comme c'est pratique, ça... Un peu trop court, manquant de coups, sa durée de vie est donc trop faible. Les programmeurs ont tenté de résoudre ce problème en n'allouant qu'une vie par crédit et en faisant un dernier niveau particulièrement crispant. Cela ne convainc pas. Le jeu à deux relance toutefois grandement l'intérêt de ce Mutation Nation.
Que des bons côtés ?
Durée de vie trop limitée, jouabilité très simpliste... Mutation Nation n'est pas la référence du beat them all qu'il aurait pu devenir. Est-il pour autant un mauvais jeu ? Je ne pense pas. Sa réalisation de très bon niveau et son ambiance apocalyptique du tonnerre font qu'il saura satisfaire l'amateur de beat them all peu regardant sur le nombre de coups.
Son prix est désormais bas en cartouche comme en CD, il a une belle réalisation, pourquoi s'en priver dans ce cas ? Un bon et beau défouloir qui reste bien court et limité.
Auteur : Tarma
Mise en page : Tarma